retour sur une sortie qui commence par une belle rencontre
J’ai croisé un petit groupe formé de deux garçons en fauteuil roulant et de leurs deux compagnes, des trentenaires en vacances ici au Marin. Ils venaient de faire une sortie en catamaran et en les abordant, j’ai tout de suite perçu leur sympathie. Après quelques instants à leur expliquer mon activité et la possibilité pour eux de pratiquer le snorkeling depuis mon bateau, rendez vous était pris pour le lendemain matin.
9h00 tout le monde est présent, il fait grand beau et il n’y a que peu de vent, ça s’annonce bien. S’agissant de ma première sortie handi à bord, j’ai préféré privatiser le bateau afin que nous soyons plus tranquilles pour tester les solutions adoptées pour l’accès à l’eau et le retour à bord.
Steeve n’a jamais fait de snorkeling, Jonathan est un nageur expérimenté, que son état ne pénalise pas. C’est parfait, j’ai ainsi deux profils de participants différents, on va pouvoir tester différentes options.
après une petite navigation agréable
Nous voilà sur un premier site, qui semble enthousiasmer tout le monde à bord.
Je distribue mes plaquettes immergeables où figurent les poissons et les espèces que nous pourrons observer, et j’explique rapidement le déroulement de la première session.
Steeve est chaud patate pour tester le portique de mise à l’eau. Avec son mètre 85, c’est un grand gaillard. Après quelques rigolades pour l’installer sur la chaise de mat en tissus, il est prêt. Steeve n’a pas de tonicité au niveau abdominal. C’était un point qui me préoccupait car la chaise de mat en tissus n’a pas un maintien lombaire haut. En fait, nous n’avons eu aucun souci pour le mettre à l’eau, car ayant un bon bras droit et une préhension normale, Steeve a pu simplement se maintenir correctement en se tenant à la corde.
Il a choisi un masque facial pour commencer, mais on se rendra vite compte dès ses premiers instants dans l’eau que le choix n’est pas bon. En effet, sa mobilité au niveau des cervicales ne lui permet pas de mettre la tête suffisamment droite, et le tuba qui est assez court prend l’eau. Quelques minutes plus tard, on l’équipe avec un masque classique, et ça va beaucoup mieux.
Nous avons pu faire une bonne demi-heure de découverte tous les deux, et sa compagne l’a accompagné pendant la balade en se régalant des fonds et de la belle visibilité de la mer. Le retour à bord se fait en sens inverse, mais encore plus simplement pour enfiler la chaise de mat, car dans l’eau, plus de pesanteur …
Retour à bord, et c’est Jonathan qui s’y colle. Là ça va très vite, on a compris les points à surveiller et la mise à l’eau se fait sans problème. Il fera son snorkeling comme il le fait d’habitude, avec sa compagne. Quelques photos souvenirs prises, et on remonte à bord pour changer de site.
Direction la pointe Borgnèse, à quelques minutes de là. Jonathan utilise cette fois la porte avant basculante (le même système qui équipait les barges de débarquement pendant la seconde guerre mondiale) pour se mettre à l’eau et remonter à bord. Apparemment, ça lui convient bien. Steeve se bat avec sa moustache qui lui fait rentrer un peu d’eau dans le masque (pensez à vous raser quelques millimètres sous le nez, ça évite ce désagrément) mais il s’éclate tellement qu’il surmonte ça avec entrain.
Tout le monde profite de la baignade ensemble, et finit par regagner le bord pour partager un apéro agrémenté de petites choses sympa à grignoter. Il est bientôt midi… l’effort et la mer ça creuse !!
L’apéro est le moment idéal pour partager les émotions, questionner, et discuter. J’apprends ainsi, le hasard fait bien les choses, que Jonathan est un grand voyageur et qu’il a un blog et un site internet dédié aux logements et activités accessibles aux personnes à mobilité réduite…
Vous pouvez les consulter sur ces liens :
HandiTrip – Rendre chaque voyage toujours plus accessible et le blog
Nous entamons notre retour vers le Marin, tout le monde a des images plein la tête et je suis très heureux d’avoir pu partager ces moments avec ce groupe. J’ai pu tester mes solutions dans les meilleures conditions possibles, et je peux désormais proposer sereinement à mes clients une activité agréable en sachant quelles sont les limites que je dois respecter.
Si vous passez par la Martinique, n’hésitez pas à venir partager des moments avec moi, je serais heureux de vous faire découvrir mes jardins sous-marins depuis la surface.